Faut-il vraiment aller travailler alors qu’on est malade ? (1er partie)

Young woman feeling unwell and sick in office

Bien souvent, on n’a pas d’autre choix que d’aller travailler alors que l’on est malade. Il y a plusieurs raisons à cela…

Ceux qui travaillent le savent, quand votre santé a pris un coup, il n’a pas que l’humeur qui joue au yo-yo et pourtant, bien souvent, on va au boulot… Certes, il serait plus confortable de rester au chaud, chez soi, mais l’usage recommande lorsque vous pouvez vous lever et si vous n’êtes pas contagieux d’y aller quand même.

Il y a plusieurs raisons qui font que les salariés malades se déplacent quand même sur leur lieu de travail : parfois, ils le font pour faire constater leur état, surtout quand un climat de suspicion permanente est installé au bureau, quand un supérieur ou un patron est à l’affut du moindre prétexte pour classer les gens. Bien souvent, également, le salarié se déplace parce qu’il n’a pas le choix : sa place est en jeu, il ou elle est en période d’essai ou sur la sellette, ou encore (le cas le plus courant) les responsabilités du poste imposent une présence quasi continue et l’entreprise (donc quelque part les collègues aussi, que parfois on apprécie) joue gros sur certains dossiers.

Du côté de la loi, un salarié malade doit consulter un médecin, ce qui constitue une justification valable de son absence. Pas de place donc pour l’automédication pure et le repos dans son lit, il faut se déplacer, aller se faire examiner, puis ramener au moment de la reprise la preuve de cette visite médicale. Que prévoit la loi ? Eh bien, en cas d’absence, sur la base de justificatifs délivrés par le médecin (attestation prouvant l’hospitalisation ou l’incapacité de travail, certificat médical, arrêt maladie, etc.), la CNSS prend en charge sous conditions le paiement de l’indemnité journalière de maladie à compter du 4e jour d’absence. Un certain nombre de démarches doivent être faites, à temps, par le salarié. Les trois premiers jours, considérés comme des jours de carence, passant en pertes et profits, sauf dans quelques rares cas. Une situation synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés

Parmi les nombreuses raisons qui obligent une personne souffrante à aller travailler, difficile de choisir la moins justifiable. Comme on a pu le dire la semaine dernière, certains y vont pour montrer qu’ils sont bien malades, d’autres pour se faire plaindre (ça arrive), d’autres pour faire preuve de conscience professionnelle et une dernière catégorie considère peut-être que le travail est la dernière liberté dont on dispose pour sortir de la prison que représente un quotidien maussade. Mais la raison ultime reste la perte de revenus, les fameux jours de carence que personne ne paie, ni la CNSS ni l’employeur, lorsqu’un salarié est malade (la CNSS accordant une indemnité journalière à partir du 4e jour pendant 52 semaines au maximum au cours des 24 mois qui suivent le début de l’incapacité).

En fait, quand une personne ne joue pas sa place à chaque absence, quand elle n’est pas harcelée, étiquetée, blâmée à tort au moindre écart, il est assez clair que le temps de la maladie doit être mis à profit pour se reposer et se requinquer, de façon à faire un retour sinon triomphant, du moins productif.

Car finalement, un salarié malade et présent c’est un salarié qui n’est pas en train de se soigner et de se reposer ; donc c’est un salarié qui sera malade plus longtemps et qui pour le coup peut voir son état empirer. Il n’est pas rare qu’il s’absente alors beaucoup plus longtemps que les deux ou trois jours qu’aurait nécessités son état.

D’un autre côté, selon le type de pathologies, les salariés malades font également courir des risques aux autres collaborateurs. Dans le cas de maladies contagieuses (grippes virulentes, gastro-entérite par exemple), la contagion est quasi systématique, et une entreprise de petite taille peut rapidement perdre la tête, ses bras et ses jambes dans cette affaire. Les managers dont les salariés sont souvent malades au bureau devraient d’ailleurs s’interroger sur ce que cela renvoie concernant leurs équipes… (À suivre)

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