Un âge limite pour conduire, réalité ou fiction ? (1re p.)

Pour être autorisé à conduire, c’est-à-dire pour avoir le permis, il faut être majeur… Voilà pour la limite inférieure. Par contre, qui de la limite supérieure ?

La question de l’âge limite pour conduire est assez difficile à trancher et le législateur évite à juste titre de prendre parti entre ceux qui considèrent que passé une barre « symbolique » de 70 ans, 80 ans voire 100 ans (qui sait ?) il faut dire adieu à la voiture et ceux qui estiment que c’est au cas par cas vu que certains seniors se portent mieux que bien des quadras dont l’hygiène de vie laisserait à désirer.

La principale inquiétude concernant la conduite des seniors (grosso modo les personnes âgées de plus de 60 ans, souvent à la retraite) concerne la baisse de leurs capacités physiques ou intellectuelles. On sait déjà que le corps humain change avec le vieillissement et que les modifications physiologiques dont il est question altèrent particulièrement la vue et l’ouïe. Or ces deux sens sont indispensables pour une conduite « secure » et respectueuse du code de la route. Ainsi, avec une acuité visuelle réduite (il leur faut 7 à 8 fois plus de lumière qu’à un jeune d’une vingtaine d’années), les seniors ne se retrouvent plus dans des conditions idéales pour faire des manœuvres compliquées, pour conduire la nuit ou simplement au coucher du soleil, voire pour évoluer sur route en ville ou à la campagne en période de grand soleil à cause d’une plus grande sensibilité à l’éblouissement.

Les réflexes aussi sont un aspect qui interroge : avec l’âge, le temps de réaction augmente et la prise de décision peut parfois être plus longue ou plus lente. Sans compter la mémoire, notamment la mémoire vive, qui peut devenir progressivement défaillante. Par ailleurs, la capacité à conserver toute notre attention diminue au fur et à mesure que nous prenons de l’âge.

Tous ces facteurs combinés encouragent de toutes les façons les seniors et leurs familles à prendre un avis médical en cas de doute concernant la conduite. Pour autant, les seniors ne sont pas les plus dangereux sur la route ; loin s’en faut… (A suivre)